Charles Maslard

Merci Kodak

Inconnu des jeunes photographes, la Kodachrome évoque un glorieux passé photographique pour les plus de 40 ans.

Mes copains et moi faisions généralement des photos en noir et blanc, parce que ce n’était pas cher, qu’on pouvait faire les développements soi-même et surtout qu’on voulait s’identifier à Jeanloup Sieff ou Ralf Gibson.

De temps en temps, quand le porte monnaie le permettait, j’achetais une Kodachrome livrée avec son sachet hermétique pour l’envoi au laboratoire de développement. Chargée dans dans mon Canon TLB, j’étais assuré d’avoir des couleurs vives presque saturées. Vu le prix dispendieux de la 36 vues, je goûtais mon plaisir à chaque déclenchement, en prenant mon temps pour trouver les sujets et ajuster le cadrage et arrivait malheureusement le moment où mon pouce armait la dernière vue, provoquant le bloquage du levier retenu par la tension du film fixé au fond de la bobine.

La série photographique présentée utilise la technique numérique.

En 1975, les appareils photos étaient modernes et novateurs, ils représentaient le meilleur de la technologie, nous rêvions des Nikon F et Canon F1 exposés dans la vitrine des magasins spécialisés.

Aujourd’hui, c’est encore la même histoire, le numérique a remplacé l’argentique, l’achat dématérialisée a balayé le magasin de quartier.

Mais que ce soit en 1980 ou 2016, la photo est toujours le même médium. Expression, témoignage… l’image supplante une technologie qui n’est qu’au service de notre imaginaire.

Images actuelles et à la fois intemporelles, tout en couleurs exacerbées, avec grain et vignettage, pas toujours très définies suivant le type de matériel utilisé. Smart Phone ou hybride, peu importe, mais l’importance du traitement imprègne mes images d’une teinte de nostalgie. Des fois, ça fait du bien la nostalgie.

Stalingrad-sur-Mer

Quand j’étais petit, j’entendais souvent ma famille de la Manche me dire que j’habitais « Stalingrad-sur-Mer ». Un nom évocateur et peu glorieux dans la bouche de mes cousins de Basse Normandie. Le Havre c’est froid, l’architecture est stalinienne, en plus c’est une ville communiste. C’est sûr que la quiétude de Valognes ou Saint-Sauveur-le-Vicomte détonnait avec ma ville.

Mon oncle Roger appelait la sculpture devant le musée André Malraux « l’œil de Moscou ». Cette sculpture avait un nom, le « Signal », mais personne ou presque ne le savait. C’était un signal !

Les années ont passé, la gouvernance politique s’est inversée, Le Havre s’est transformé et un nouvel urbanisme a émergé en tentant de faire table rase du passé. Comme beaucoup de Havrais, je déambule les week-end au bord de la mer, j’observe, je photographie, je m’amuse à capter ce qui pourrait faire croire que rien n’a vraiment été bouleversé…

Ch Maslard

www.blog.maslard.fr

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Je vous écris de Stalingrad-sur-Mer

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Sites

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Lieu d’exposition

LH Concept Store

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