ÉRIC GARZENA

Plier le temps

Galerie La Cymaise – du 1 avril au 30 avril
1 rue de Montmorency, Le Havre

Horaires
vendredi – samedi
14h à 19h

Instagram : @eric.garzena

Après un bac A1 et une année de DEUG Philo, mon parcours s’est orienté vers un BTS audiovisuel section Montage. Obtenu en 1997, je me suis finalement dirigé vers le métier d’électricien prise de vue film (éclairagiste), que je pratique depuis 23 ans.

Je suis en conflit avec la notion de temps. Sensation d’être perdu entre plusieurs générations. Décalé de cycle en cycle. J’ai traversé deux révolutions techniques au sein de ma profession. La fin supposée de la pellicule avec l’arrivée du numérique et l’affaiblissement de l’éclairage traditionnel au profit des LED. La production d’image a évolué au gré de ces changements. Un temps elles devaient être propres, sans aspérités. Puis elles sont devenues plus sales, contrastées. Mais elles sont toujours marquées par une époque, un moment de la temporalité. Une trace chronologique. Il fallait suivre ces mouvements pour être synchrone. Pour ne pas se décaler, rester dans le rythme. Je me suis posé une question : Comment gommer, minimiser l’impact temporel sur une image ? Enlever son empreinte ? J’ai entamé mes travaux de recherche par l’utilisation de différents appareils toujours plus anciens. Expérimenté les possibles formats de film proposés par ces caméras. Testé le rendu des optiques d’époque. L’affaiblissement des traitement anti reflet des lentilles. Puis mélangé l’ancien avec le moderne. D’abord avec des films contemporains puis avec des pellicules périmées. Négatifs, inversibles, instantanés. Redécouvrir ces supports, leurs couleurs oubliées, les textures qui les accompagnent. Donner la sensation de toucher avec les yeux. Avec en filigrane l’altération du temps sur ces supports films. Variable non maîtrisable. Comme le vieillissement d’un alcool. Granulosité inattendues, voiles imprévisibles, colorimétrie virée, sensibilité diminuée. Autant de facteurs qui sortent ces images de la temporalité. Sont-ce de vieux clichés ? Des photos récentes faites avec un vieil appareil ? Des photos numériques retouchées à l’extrême ? Des photos ratées ? Brouiller les pistes. Laisser le temps effacer sa propre trace. J’utilise exclusivement deux appareils argentiques panoramiques. L’Hasselblad Xpan, qui produit un négatif de 24×65 sur film 135

Les commentaires sont clos.