Florence D’ELLE

Resili O

Après un parcours photographique d’auteure de dix ans en numérique (Les Secrètes, Re Birth), Florence D’elle explore les méandres de la technique argentique, fortement influencée  par les œuvres de Sally Mann ou Francesca Woodman qui l’interrogent depuis toujours.
Son dernier projet photographique Resili O est la série la plus rugueuse qu’elle ait réalisée.
Cette œuvre personnelle réalisée entre 2015 et 2017 a été déclenchée  suite au décès brutal de son compagnon. Il explore, comme son nom l’indique,  le thème de la Résilience de manière originale par le biais de cinq chapitres : nature morte et nature vivante, le portrait, le nu, le désir-amour et enfin l’espoir.

La nature morte renvoie à l’inextricable, l’innommable et la violence.
Au début, le portrait présenté comme  abîmé découvre doucement son visage par étapes et recouvre la vue et ses divers sens.
Le corps anesthésié et meurtri par la douleur, reprend vie par le toucher et la lumière.
L’âme et le corps laissent place au possible de se sentir vivant, vibrer et peut-être à nouveau aimer sans culpabilité et sans retenue  comme l’illustrent le désir des corps photographiés.

Enfin, leur lumière  et  l’espoir ouvrent un nouveau chemin de vie.
L’accrochage éclaté de ces cinq chapitres représente le chaos et la beauté de la vie.

Les raisons principales d’avoir réalisé cette série en procédés anciens et argentiques (charbon, collodion, lith et bromoil )   sont multiples :
Ces procédés font l’éloge de la lenteur : l’image apparaît ou disparaît, très belle métaphore du processus de renaissance.

Rendre hommage à ces grandes femmes photographes qui lui ont inspiré force et résilience.
Soigner son âme en créant ces images avec ses mains.
Comme le décrit très bien Boris Cyrulnik, la résilience est la capacité de naviguer entre les torrents.

Novembre 2015
Tu es parti, c’est toi qui l ‘as choisi parce que parce que parce que
Un hurlement dans la nuit noire de glace …le mien
Je ne saurai jamais
Tout est fini
L’Absence
Le Silence
Tout le monde a si peur pour moi
Je dois accepter que je ne saurai jamais vraiment
Tu as choisi ton chemin
Et nous n’en faisons pas partie
Je me dis que c’est un chemin de Lumière dans lequel tu te sens mieux
Il fait froid, il a neigé
Le Soleil s’engouffre dans ton bureau
Je laisse y entrer le vent et la présence de ton absence
J’ai peur que tu aies froid
Moi seule peux le comprendre parce que parfois je sens que tu es présent
Viennent les affres du vide
Viennent les périodes d’errance à vivre comme une machine à vivre
Je ne me souviens pas de tout
Je navigue dans les torrents entre amnésie et cette crasse de somnifère
Chaque matin le même cauchemar
Paris, je suis entourée, protégée de remparts de ceux qui m’aiment
Je suis seule dans la baignoire de cet hôtel recroquevillée
Je refais le chemin de Notre-Dame à l’Ile Saint-Louis que j’aime tant
En sens inverse, pour conjurer le sort
Suite aux attentats, plein de camions de police Quai des Orfèvres
Je traverse … car plus rien ne peut m’arriver, je suis déjà morte une fois
Londres avec ma chérie, les larmes, les assiettes auxquelles nous touchons si peu mais nous sommes ensemble
31 décembre avec Ta Lisa que tu aimais tant et Henry : un regain de vie
Martine m’accueille au sein de sa cuisine, m’offre sa chambre, sa baignoire
La forêt m’attire, me parle, elle me donne son énergie et celui qui l’accompagne
Il y a l’Absence, il y a le Silence
Il y a les Racines, il y a les Failles
Le gouffre devient moins menaçant
La salade n’a plus le même goût , il est amplifié
Plus rien n’est comme avant … Jamais 
L’armure est assez lourde
La mort renvoie à la Vie
Je choisis la Vie
Mon visage renaît
Et mon corps aussi
Les lumières de la Ville un soir d’hiver
Les lumières des bougies
Je me réveille
Je crois rêver et je n’ose pas me rendormir
J’ai été habituée aux ténèbres
Ce Tout
Alors oui j’ai tellement de choses à dire
Je désobéis à la bienséance, aux reproches
J’aime les nouveaux paysages
Je me promène dans cette nature qui me nourrit
La mort m’oblige à voir qui je suis vraiment
A savoir ce que je ne veux plus
A savoir comment je souhaite Aimer
Je souhaite donner
Je souhaite oeuvrer
L’Entièreté de l’Etre
Jour après Jour
Minute après Minute
Le cœur émerge
Il se refait
Je m’autorise la légèreté
Le jardin d’Eden, cet endroit si cher à mon cœur depuis si longtemps
Je renais
Les silences apaisent
Acteur et spectateur, mon homme
Tu es dans la Lumière et participe à la Vie
Mon Soleil, ma fille, la chair de ma chair reste près de moi
Dis moi quand tu souffres, dis –moi quand tu as besoin de moi, je serai là
Aujourd’hui
J’Honore la Vie

http://www.florencedelle.com

Lieu d’exposition
La Glacière
9 Rue Rollon, 76600 Le Havre
06 80 11 21 04
Horaires d’ouverture
mercredi 15h – 18h45
jeudi 15h – 18h45
vendredi 15h – 18h45
samedi 14h – 18h45

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