Pierre Riou

Le grain et le pixel

Histoires de N&B

Comme un voyage à travers le temps, depuis les années un peu nostalgiques d’un argentique si fragile, si précieux mais si magique, jusqu’aux rigueurs d’un numérique incontournable aujourd’hui.

Finie la poésie des moments intenses dans le rouge du laboratoire :

« le rouge est mis »

 Plus de pinceau pour chasser les poussières, plus de taches de calcaire sur le négatif, plus de feuille qui gondole en séchant, plus de mains jaunies par le révélateur, plus d’effluves acides de fixateur…mais fini aussi l’instant magique où l’image apparaît, finie la transformation merveilleuse de la chimie en alchimie.

Maintenant c’est la chasse aux pixels, l’interrogation sur la résolution ou le nombre de dpi, c’est l’étalonnage du moniteur, le correcteur de tons directs pour effacer les taches dues au capteur ou les recherches de gamma…

 Le rouge s’en est allé, Les heures de Labo ont été remplacées par la fixation sans fin d’un écran chronophage.

Mais finalement qu’est ce qui a changé pour le photographe ?

Rien ou presque.

 Le numérique lui a apporté la possibilité de multiplier, presqu’à l’infini, les impressions sur une autre surface sensible.

 Mais le nombre ne change rien, il y a toujours entre l’œil et le réel un cadre, un moment, une lumière et ce passage de la couleur au N & B qui doit se faire dans la tête avant d’arriver sur la photo. Cette conquête de l’invisible reste la même pour l’argentique et le numérique, le grain et le pixel.

 L’essentiel demeure de ne pas faire juste des images mais des images justes.

 Comme un voyage à travers le temps, je vous montre une vingtaine de tirages issus pour moitié d’images argentiques des années 90-2000 et pour l’autre partie d’images numériques très récentes traitées en N&B…ou presque.

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Lieu d’exposition

Archipel

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