Petites Solitudes Océaniques
Avant-goût
« C’est avec soin qu’elle laissait à quai tout objet pouvant nuire à la contemplation qu’elle était venue vouer au présent. Pour se reconnecter au monde, il lui fallait se débarrasser du superflu : pas d’électronique à bord. Aussi, elle emportait le minimum de nourriture et de boisson, un petit recueil rouge d’Apollinaire et Darwin n’est pas celui qu’on croit de Patrick Tort. Elle ne savait pas bien où le vent la mènerait mais elle devait quitter les Hommes un moment, elle avait été trop longtemps seule dans la ville et au travail. Ici, elle le serait, mais de manière bien différente. Cette solitude serait-elle oppressive ou amicale ? Où est-ce que le vent la guiderait-elle ?
À propos
Délibérément sauvages, les photographies de Zak portées par les couleurs du monde, séduisent l’œil et conduisent à cultiver de nouvelles sensibilités à l’égard du vivant.
Né en Normandie en 1997, Zakary Beauvois grandit entre mer et campagne, longs cheveux au vent, ongles un peu noircis. L’horizon de l’ouest aura vite raison de lui, il commence à voyager très tôt et rejoint son père, vivant alors sur un voilier au Panamà. La drogue de l’aventure s’immisce dans son sang. Amérique, Europe, Asie, en bateau, en van ou à moto il avale les kilomètres, frénétiquement. La photographie sera pour lui le moyen d’archiver et de pallier aux défauts de la mémoire, d’exprimer et de partager ses émotions. 2019 : overdose. Il assure ne plus vouloir mettre le pied dans un avion. Prises de consciences et renouement avec l’enfance de ses voyages à cheval. Il se retourne vers le sauvage, celui qui borde les villages, le dehors qu’on ne regarde pas. Moins spectaculaire peut être mais au moins aussi fascinant. Retisser des affects, vivre et percevoir : aggrader sa sensibilité. Par un alliage de textes et de photographies, Zakary veut peindre un monde qui se meut et qui renoue au vivant.
Préambule
Petites Solitudes Océaniques est une nouvelle qui aborde, par le texte et l’image, le sujet de l’expérience du Sentiment Océanique. Le Sentiment Océanique est nommé ainsi par Romain Rolland lors d’une correspondance avec Sigmund Freud dans les années 1920. Ce dernier l’a décrit dans son ouvrage Malaise dans la civilisation comme une expérience spirituelle quasi mystique de « sentiment d’union indissoluble avec le grand tout, et d’appartenance à l’universel ». Petites Solitudes Océaniques c’est le jour d’une femme seule en mer visitée par ce sentiment. S’abandonner à vivre peut mener à un état de conscience modifié, où tout contre le monde, dans l’instant présent, la solitude révèle sa vertigineuse richesse.
Lieu d’exposition |
La Cymaise 1 rue Montmorency, 76600 Le Havre 06 79 18 75 02 |
Horaires d’ouverture |
Dans l’attente de confirmation |