FRANÇOIS DELAGNES

Voyance et quasi-présence

Galerie La Cymaise – du 1 avril au 30 avril.
1 rue de Montmorency, Le Havre

Horaires
vendredi – samedi
14h à 19h

Site: www.francois-delagnes.fr
Instagram: www.instagram.com/francoisdelagnes

J’ai réalisé mes études aux beaux-arts de Nantes et obtenu le DNSEP en 2002. Après avoir accompagné de nombreux artistes soit en tant qu’assistant ou pour la réalisation d’oeuvres, comme Tadashi Kawamata, James Turrell, Sol Lewitt, bertrand Lavier, Christian Boltanski, j’ai pu intégrer la film-gallery à Paris, une galerie qui présente des artistes qui travaillent l’image argentique sur de la pellicule cinéma de façon expérimentale, comme Hans Richter, Jonas Mekas, Maurice Lemaître … J’utilise la caméra comme un appareil photographique et la pellicule comme une palette où la lumière, les couleurs, les formes, l’espace, le temps dialoguent entre peinture et cinéma.

Voyance et quasi-présence
J’utilise la pellicule cinématographique comme une palette où la lumière, les couleurs, les formes, l’espace et le temps poursuivent un questionnement sur la perception du monde visible et du rapport que j’entretiens avec la peinture. Sur les traces des impressionnistes et des néo-impressionnistes, en allant sur les lieux où ils ont peint, je saisis sur le film, dans un plan quasi fixe, les variations de la lumière, les différenciations des formes et des couleurs, l’évolution de cet ensemble, du jour qui s’étend, de la nuit à la nuit. Le déclenchement image par image de la caméra et la régulation du temps entre chaque prise de vue me permet d’insoler successivement des milliers d’images sur la pellicule super 8. Mais un film n’est pas que la somme de ces images, c’est aussi une forme temporelle. Le sens d’une image dépend donc de celles qui la précèdent sur la pellicule mais aussi de la durée qui les sépare, de l’ellipse qui les assemble et leur succession crée une réalité nouvelle qui n’est pas la simple somme des éléments employés. Le rouleau de film contenu dans une cassette super 8 mesure 15 mètres, je développe la pellicule puis la découpe en 50 bandes de 30 cm ; une fois ces morceaux de pellicule juxtaposés et fixés entre deux plaques de verre, j’obtiens des formats de 30 par 40 centimètres. Sous cette forme l’ensemble du film, des photogrammes devient visible : un glissement où la pellicule et l’écran de projection ne font qu’un, où le film se montre instantanément dans sa globalité pour créer une réalité nouvelle, une autre image, “l’image du film”, soit, l’ensemble des photogrammes qui la compose. Celle qui permet de « voir plus qu’on ne voit ». Car la voyance consiste à voir plus qu’on ne voit, à nous faire voir l’invisible comme « le relief et la profondeur du visible ». Ainsi, elle « nous rend présent ce qui est absent », non pas en se bornant à présentifier celui-ci, mais en créant une présence particulière, une nouvelle image, qui, en tant que telle, n’avait jamais été présente auparavant sur le lieu où les images ont été filmées.

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