JEAN-MICHEL LELIGNY

2°20, LA FRANCE PAR LE MILIEU

Médiathèque Oscar Niemeyer – du 9 avril au 7 mai
2 Place Niemeyer, Le Havre

Horaires
mardi – mercredi – jeudi – vendredi – samedi
10h à 17h
Visite guidée de l’exposition le 30 avril à 16h suivie d’une dédicace à 17h

Site : www.leligny.fr

Né en 1959, après une formation BTS photo à l’Ecole Nationale Louis Lumière, Jean-Michel Leligny est devenu photographe indépendant et journaliste. Dans ces derniers travaux, il associe photographie et écriture sous différentes formes visuelles, pour rendre compte de notre rapport au monde, s’interrogeant sur notre environnement, le temps qui passe, la féminité. Que ce soit pour QUARANTE, (travail sur les femmes de 40 ans en cours) ou « Tentation de disparition », il se sert de son histoire personnelle pour y puiser une histoire universelle qui interroge les rapports entre l’homme et la nature dans une approche poétique où le verbe tient une place toute particulière. « A l’époque des smartphones, des disques durs saturés d’images, que reste-t-il à photographier sinon notre âme ? »

2°20, LA FRANCE PAR LE MILIEU

2°20 est la longitude du méridien de Paris. Il traverse la France en son milieu, de Dunkerque jusqu’à la frontière espagnole. Ce méridien était autrefois la référence des navigateurs français, et a servi à la détermination du mètre-étalon. Il a été abandonné comme base de mesure universelle au profit du méridien de Greenwich en 1884. Pour commémorer le nouveau millénaire, il est devenu “Méridienne Verte”. Il traverse 8 régions, 20 départements et 337 communes, part de la mer pour arriver en montagne. C’est une ligne idéale pour rendre compte de ce qu’est la France aujourd’hui. C’est ainsi que l’espace d’un été, je suis devenu photographe cycliste, à la rencontre de cette France du milieu. Un voyage de près de 1800 km sur cet axe Nord-Sud pour se confronter à un monde réel, sans fard, en toute simplicité, pour partir à la rencontre d’une France que l’on ne connaît plus, loin des cartes postales et des représentations médiatiques. J’ai choisi de photographier la France ordinaire, la France des petits riens, une France banale, sans à priori. Pourquoi le vélo ? Il est à la fois l’éloge de la lenteur et un moyen écologique de se déplacer. Si notre société nous oblige à « produire » et à vivre de plus en plus rapidement, jusqu’à la frénésie, les photographies de 2°20 se présentent comme des espaces de pause. Lorsque l’on est sur son vélo, on n’est plus photographe, mais avant tout un voyageur qui ressent dans sa chair, dans ses muscles, le froid, le chaud, la pluie, le vent, le relief, la douleur, l’usure des kilomètres. Il y a une confrontation physique avec la géographie, le relief, le climat… L’effort et la lenteur permettent de porter un regard différent. Ce mode déplacement, non agressif, permet la rencontre. Le cycliste devient vite sujet de curiosité, même si au départ, ce sont toujours les mêmes questions qui surgissent. D’où venez-vous, où allez-vous ? Au final, les mêmes que dans la vie : Quel est votre parcours, quels sont vos projets ? Il faut prendre un peu de temps pour échapper à cette vision réductrice de l’être humain, pour découvrir sa richesse par d’autres détours… L’ensemble du travail est réalisé au moyen format selon un protocole établi. Rouler et photographier chaque jour, quelle que soit l’envie, l’inspiration, comme un travail répétitif, une ascèse. Une seule prise de vue à chaque fois, réalisée sur trépied. Des prises de vue frontales, des personnages photographiés de face, comme s’ils étaient spectateurs du vélo qui passe, sans aucune mise en scène, un peu comme une photo de famille.

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