Florence D’elle

Un Conte
Les Nuits Photographiques de Pierrevert – musique Mattéo Richardeau

Nicolas PORTNOI

AXÈS
3 allée Aimé Césaire
du lundi au  vendredi 9h à 18h
samedi 9h à 15h

Voyage en Carolofornie

Si le monde tourne à l’envers, c’est que vous êtes au bon endroit.

Passé du statut de musicien de jazz à celui de photographe en 2018, Nicolas Portnoï vit à Paris.
Il est titulaire d’un diplôme de photojournalisme-documentaire obtenu à l’EMI-CFD et d’une maitrise en sciences économiques.
Il travaille aussi bien sur l’actualité sociale et politique que sur des sujets personnels. Ses centres d’intérêts vont de l’exploration de territoires comme la ville belge de Charleroi, jusqu’à la psychiatrie, sur laquelle il travaille actuellement, en passant par les actualités et les phénomènes de société.
Il a été publié dans M, Le Monde, Libération, l’Humanité, L’Obs, Le Pèlerin, Télérama, La Croix, Les Echos, etc…

Nicolas est membre du collectif de photographes « Fragment » et de l’agence photographique « Divergence Images« .

Voyage en Carolofornie

Si le monde tourne à l’envers, c’est que vous êtes au bon endroit.
La ville de Charleroi semble être un monde étrange et étranger.
Déchue de son faste du 19è siècle par la désindustrialisation et la fermeture des mines, elle a été élue ville la plus laide du monde par un journal néerlandais en 2008.  Cela est évidemment faux car la ville possède sa propre beauté.

Certains lui attribuent le surnom de «Carolofornie», un jeu de mots entre Californie et Charleroi, qui laisse sous-entendre qu’elle est une sorte de monde parallèle surréaliste, un endroit où l’ordinaire ne fait pas la loi, un contraire de la standardisation et de l’uniformisation.

Et c’est vrai.

https://www.nicolas-portnoi.com/

Ouest France

ENTRETIEN. La Russie fantôme de la photographe Maria Passer au Havre

Le parcours « Are you experiencing ? » expose jusqu’au 30 avril, 42 photographes dans une trentaine de lieux de la Cité Océane. L’invitée d’honneur est une jeune photographe russe.

Maria Passer, devant des photos de Vorkouta, devenue en partie une ville fantôme. | NATALIE DESSE

Propos recueillis par Natalie DESSE.
Publié le 01/04/2022 à 18h27

Maria Passer est une photographe moscovite de 27 ans, invitée d’honneur du parcours photographique 
« Are you experiencing » au Havre ?

Vous avez sillonné plus de 30 pays et près de la moitié des régions de Russie, de Kaliningrad à l’ouest à Sakhalin, à l’Est. Comment vous définissez-vous ? Journaliste ou photographe ?

Avant tout, je suis une voyageuse, depuis l’âge de 19-20 ans. Avec mon premier appareil, j’ai commencé à prendre des photos pour moi, puis j’ai eu envie de partager ce que je voyais, ce que ne pouvaient pas voir les gens. Je grimpais sur les toits des immeubles, sur des éoliennes. Sans doute le prélude à l’utilisation des drones auxquels j’ai souvent recours. J’ai finalement combiné les métiers de journaliste et de photographe en satisfaisant mon goût pour les voyages.

Vous explorez des lieux lointains, abandonnés ou interdits. Qu’est-ce qui vous inspire, dans ces immeubles abandonnés de villes minières, figés dans la neige, ou dans cette zone militaire interdite… ?

Je suis d’abord frappée par la beauté de ces lieux, qui étaient somme toute banals quand ils étaient encore vivants. Pour moi, ces usines délabrées sont plus intéressantes et donnent plus à voir que des usines qui tournent à plein régime. Mais une belle photo peut raconter une histoire triste, comme celle de la ville minière de Vorkuta. Dans les années 30, les travailleurs étaient les détenus d’un goulag, et quand les puits ont peu à peu fermé, dans les années 90, la cité où la température peut atteindre – 50 degrés en hiver, s’est progressivement vidée de ses habitants.

Vous photographiez des lieux interdits, comme Pripyat, où se logeaient les employés de la centrale nucléaire de Tchernobyl.

Quand ma mère m’a parlé de Tchernobyl pour la première fois, j’étais une gamine. J’ai été fascinée et tout de suite su que j’irais là-bas. Devenue photographe, j’ai eu très envie de visiter cette zone d’exclusion dont certains endroits seulement sont ouverts aux visiteurs accompagnés d’un guide officiel et équipés pour surveiller le niveau de radioactivité.

Entrer à l’intérieur des bâtiments est interdit mais ces endroits, où l’on trouve encore des objets de la vie quotidienne, sont visités par des stalkers, ces explorateurs illégaux qui s’y cachent durant quelques jours, pour récréer la vie d’avant. J’y suis, moi aussi, entrée illégalement, j’ai marché pendant 40 km, un détecteur de radioactivité autour du cou. Les arbres devenus rouges juste après la catastrophe avaient été coupés et enfouis dans la terre, mais j’ai traversé des zones où mon détecteur s’est parfois affolé. Et j’ai découvert ces paysages à l’abandon et ces mises en scène des stalkers.

Hommes et femmes ne sont pas souvent présents dans vos photographies…

C’est vrai. Je suis intéressée par la trace qu’ils y ont laissée. Mais, hommes et femmes m’intéressent ! Regardez les photos faites de cette population hors du temps sur la presqu’île de Yamal, un territoire de 120 000 km2, où le gaz de Gasprom coule à flots. Ils se déplacent à longueur d’année pour que leurs rennes puissent trouver à manger. Aidés par la société gazière et le gouvernement, ils gardent le mode de vie rude et ancestral, même si certains rejoignent nos temps modernes.

Quels sont vos projets ?

Je ne sais pas quand je rentrerai en Russie. De nombreux jeunes n’acceptent pas la guerre et sont effrayés par ce qui se passe en Ukraine, même si nous ne nous sentons pas responsables. Ils partent en Turquie, Arménie ou Géorgie. Après Le Havre, je vais rester à l’étranger, pour aider à l’accueil des réfugiés dans un pays proche de la frontière de l’Ukraine, en Slovaquie, ou en Biélorussie. Je peux y être utile, en autres comme interprète.

France INFO

« J’aime mon pays même si en ce moment il fait du mal » plaide Maria Passer, photographe russe qui expose au Havre

La jeune photographe moscovite est l’invitée d’honneur de la 15e édition de « Are you experiencing ». Un événement phare du Havre qui présente, chaque année, le travail de professionnels dans différents lieux de la ville.

Véronique Dalmaz France Télévisions  
Rédaction Culture Publié le 02/04/2022 19:21
Mis à jour le 02/04/2022 20:04 Temps de lecture : 1 min.

Clichés de Maria Passer  (Maria Passer)
Clichés de Maria Passer  (Maria Passer)

Are you experiencing a été créé en 2007. Cette année, 42 photographes exposent leurs œuvres un peu partout dans la ville, dans des galeries d’art, lieux culturels ou cafés. Malgré la guerre en Ukraine, Maria Passer a tout mis en œuvre pour honorer son invitation.FTR

Présente malgré le conflit 

Venir en France n’a pas été chose aisée pour la jeune femme.  Pour arriver jusqu’au Havre, elle a quitté Moscou mi-février et a passé plusieurs semaines en Arménie avant de trouver un billet d’avion. « Je suis allée en Géorgie et j’ai pris un vol pour Istanbul, puis pour la France » raconte Maria Passer qui ajoute être « très fière et heureuse » d’être ici pour sa première exposition à l’étranger.

La jeune photographe de 27 ans qui a travaillé pour The Times, The Sun, The Daily Mail, CNN et d’autres médias internationaux a été invitée, il y a un an, par les organisateurs de la manifestation. Bien avant que la Russie décide d’envahir l’Ukraine. Un conflit qui ne les a pas fait changer d’avis. Bien au contraire car les photographies de Maria Passer montrent les lieux oubliés de la Russie de Poutine.  « Pour moi, c’est un témoignage. Ce sont des photos factuelles. Ce qui est intéressant, c’est que Maria a deux points de vue : au sol et aérien car elle utilise beaucoup de drones. Ce qui donne une dimension complètement différente aux lieux géographiques » rapporte Charles Maslard, président de Are you experiencing.

Usines et mines abandonnées 

Des bâtiments figés par la froid, des immeubles et des usines désaffectés. Maria Passer a parcouru son pays, dès l’âge de 19 ans, à la recherche de sites délaissés pour les immortaliser avec son objectif. « Un lieu abandonné peut-être magnifique, l’architecture aussi. C’est ma vision personnelle de la beauté » explique la jeune femme. Voyageuse dans l’âme, Maria Passer a sillonné plus de 30 pays et la moitié des régions de Russie. Ses photographies sont devenues célèbres après qu’elle ait visité Vorkuta, un centre minier russe moribond. « J’aime mon pays. Je voudrais que les gens voient à quel point il est immense et beau, même si en ce moment il fait du mal » conclut-elle. Les clichés de Maria Passer sont visibles à la Galerie La Glacière.

Are you experiencing. Expositions à voir du 1er au 30 avril 2022 au Havre, entrées gratuites.  
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Collectif Sciences PO

36 POSES

Cette année, 36 étudiant.es,
36 images photographiques, que l’on pourrait assimiler à une pellicule de 36 poses, arrêt sur image d’une année étudiante. 

Chaque proposition d’images sera examinée et choisie collectivement.

Ces photographies seront présentées sur la façade du campus de Sciences Po, ce qui leur permettra d’être visibles tous les jours à n’importe quelle heure, à partir du 7 avril 2022.

Sous la direction du photographe Antoine Poupel

MAGDÉLEINE FERRU

Quand la neige est cache misère

L’Espace Claude Monet – Ateliers de Sainte-Adresse du 2 avril au 8 avril et du 26 avril au 7 mai
18 Rue Reine Elisabeth, Sainte-Adresse

Horaires
mardi – mercredi – jeudi – vendredi – samedi
14h à 18h

Facebook : https://www.facebook.com/JustMagD/
Site : www.justmagd.com

Magdéleine -JustMagD- est une photographe française, qui choisit de faire ses études de photographie à Montréal. Elle part ensuite explorer le monde. Elle présente « Tokyo dans mon Keitai » à Tokyo en 2009 (sous le patronage de l’ambassade de France) puis montre ses images rapportées dans diverses expositions (Parcours Phot’Aix 2020, La Fontaine Obscure à Arles juillet 2019, Chambre07 2018, Polaroid festival 2018 et 2019, etc…).
Les livres l’attirent de plus en plus, elle se forme au design et à la mise en page et apprend certaines techniques de reliure (reliure copte avec Marjon Mudde, livre sculpture Musée du livre de Mariemont). Elle suit un atelier « Photo de voyage » avec Jacques
Sierpinski (2014), ainsi que des workshops « Album de famille » avec Alain Laboile (2017), « Réaliser une série photographique » avec
Claudine Doury (2018), « Le projet photographique » avec Richard Petit (2019) et « Parcourir et éditer ses photographies » avec Nicolas Havette (2019).

Quand la neige est cache misère
La neige tombe, le vent agite les flocons; le blanc recouvre le paysage, effaçant ainsi toutes traces de la mocheté du monde. C’est bien commode à celui qui ne veut pas voir.
La vie si légère ne tient alors qu’à un souffle.
Le mot « violence » nous vient du latin « violencia » et du latin de « violentus », issu du verbe « vis » (verbe « volere ») signifiant « vouloir », découlant du mot grec « bia » (« βια ») signifiant « la force vitale » ou « la force », « la contrainte ».
Le projet construit un parallèle entre la force des éléments naturels et le rapport de force entre deux personnes. L’énergie perfide de l’humain, associée à l’isolation matérielle, efface toute échappatoire.
La série appelle les notions d’identité et d’altérité dans une liaison intime. Elle invite le visiteur a devenir voyeur : il entre dans l’univers d’un couple ordinaire, à travers des arrêts sur images narratifs, mêlés à des photos plus énigmatiques. Ces séquences d’images créent une atmosphère de troubles, d’incertitude. Confrontation entre espaces extérieurs et territoires domestiques accentue le sentiment d’intime solitude. Colère et paranoia fragilisent les liens qui tissent une relation et mènent jusqu’au point de non retour. Torture morale, moqueries, rabaissement, violence entraînent à la destruction. L’anonymat du couple se veut volontaire. Sans identité propre, les tableaux présentés deviennent des situations auxquelles nous pouvons tous nous rapporter, nourris par un contexte bien réel.

Chris MUNNIA

Nature et Artifice

Le Monte Cristo
 1 quai Southampton, Le Havre

Horaires
Mardi à partir de 11h
Mercredi – jeudi – vendredi – samedi – dimanche
à partir de 10h30

munnia.fr

Cyanotypes & Plaisanteries

2021-22

2 fois 3, les nuages passent
4 plus 1, les moments s’oublient

Long rêve…

9 moins 6, une ombre traverse
Plus ou moins, la paix s’étend
sur la mer qui scintille…

CHRISTELLE REMONDIÈRE

Swimming Pool Melancholia 

Bistrot Nomade – du 1 avril au 30 avril.
69 Quai de Southampton, Le Havre

Horaires
mercredi – jeudi – vendredi
à partir de 15h
samedi -dimanche
à partir de 11h

Instagram : http://www.instagram.com/cricrimamasam

Originaire de Toulouse, je me suis installée en Normandie, il y a un peu plus de 3ans. J’enseigne les arts plastiques au collège depuis une dizaine d’années. Mon métier m’a amenée à traverser la France de mutation en mutation (Aude, Eure et Loire, Seine maritime). Titulaire d’un master recherche en arts plastiques, et d’une licence d’histoire des arts et d’archéologie, à l’université de Toulouse Jean Jaurès, ma pratique artistique était variée (peinture, dessin, installation, performance), et portait principalement sur la question de la peau comme interface entre l’intime et l’extime. Je créais alors des installations composées de « peaux en latex » suspendues par du nylon, telles des écorchés. Elles servaient parfois de surfaces de projection, d’écrans, pour des vidéos.

« Swimming Pool Melancolia »

J’ai réalisé cette série en juillet 2021, dans les Cévennes. Cette série, se présente comme une séquence d’images. Il y a donc une intention narrative. La série originale est constituée d’une quarantaine de photographies, réalisées avec un téléphone Samsung galaxy note 10 lite.

Les 10 photographies sélectionnées montre une femme en robe rouge, pieds nus, près d’une piscine. Nous découvrons la série, par un triptyque : la femme est allongée au bord de l’eau, ses cheveux, puis son visage s’enfoncent peu à peu dans le liquide. Les images sont elliptiques et préservent le mystère de la scène. Puis la série ouvre sur sept photographies d’un corps en apesanteur dans un bleu vif et clair. La femme flotte à la surface de la piscine ; son corps immergé se laisse porter par le mouvement de l’eau doucement, comme une danse avec l’élément. Le rouge de sa robe sera comme un signe conducteur tout au long de la narration. Il intensifie la dimension dramatique et

cinématographique de la scène. La série compose un ensemble qui amène à la lenteur et à la contemplation du regard du spectateur.

L’attention se porte sur les jeux d’opacité et de transparence d’un corps en partie immergé, sur les contrastes entre le rouge de la robe et le bleu de l’eau, entre un élément tantôt calme et tantôt bouillonnant.

Les ondulations des vagues, les éclaboussures projetées autour du corps, les gouttes coulant le long du visage donnent une matérialité et une plasticité certaine, à ces photographies. Le travail du cadrage permet de rajouter du dynamisme à l’ensemble, et vient rythmer la narration de la série. Ce « all over » de bleu (terme emprunté à l’action painting des années 50), nous englobe et nous plonge dans l’observation de ce corps gracieux et mystérieux qui se meut dans l’eau.