DAVID HAUGUEL

INTÉRIEUR, AVEC FLEURS

The Torture Garden – du 4 avril au 30 avril
35 Avenue Foch Le Havre

VERNISSAGE : samedi 9 avril à 18h

Horaires
lundi – mardi – mercredi – jeudi – vendredi
9h à 19h
Samedi
9h à 17h

Instagram : david.hauguel

Au départ il y a le fait que j’aime beaucoup les fleurs. Elles sont parfaites. A vrai dire, elles sont toujours parfaites et elles n’ont rien fait de spécial pour cela. D’une certaine manière on pourrait dire que les fleurs sont bien plus proches de leur IDÉE que de leur matérialité. D’un autre côté il y a les possibilités infinies, quantiques, qu’offre la photographie avant de se figer dans un un état particulier. Les choses flottent dans leurs variations de couleurs et de tonalités. C’est toute la « possibilité » des photos plus qu’une photo en particulier. Bref, tout çà dans un intérieur.

CAROLINE SATTLER

TRANSITIONS

The Torture Garden – du 4 avril au 30 avril
35 Avenue Foch Le Havre

Horaires
lundi – mardi – mercredi – jeudi – vendredi
9h à 19h
Samedi
9h à 17h

Facebook : @CarolineSattlerPhotographe
Site : www.caroline-sattler.com

Je suis architecte et photographe. Mon travail se porte sur les lieux chargés d’histoire, les friches, les lieux un peu « non définis ». A travers la photographie, un certain esthétisme habite ces espaces intermédiaires, ces non-lieux où le temps semble suspendu. Mon travail consiste en un questionnement de notre rapport avec ces lieux, la manière dont nous les côtoyons chaque jour et notre rapport à la mémoire de ces lieux. Aujourd’hui, je travaille essentiellement avec des appareils photographiques argentiques et des pellicules noir et blanc.

TRANSITIONS

Cette série est née de l’observation des quartiers du centre-ville d’Ankara, où bâtiments et habitants demeurent encore attendant une démolition prochaine tel un témoin de cette transformation justifiée comme la nécessaire réappropriation d’un passé longtemps négligé. La création de la République de Turquie et la nomination d’Ankara comme nouvelle capitale a démarré le mouvement d’urbanisation et de développement démographique de la ville. Ankara est une mégapole jeune contrairement à Istanbul où le passé et l’histoire se perçoivent à chaque coin de rue. Le changement de dimension a fait de son image, celle d’une ville moderne, et a eu des répercussions sur le centre historique qui a été abandonné et s‘est paupérisé en tombant dans un certain délabrement entouré de quartiers modernes. Aujourd’hui, le vieux centre, fait l’objet d’un traitement global de restauration urbaine. La finalité de ces réhabilitations reste touristique. Entre renouveau et délabrement, entre attente et action, neuf et ancien, ces quartiers en transition sont encore habités par les silhouettes du passé, les traces subsistent : une voiture, une présence à une fenêtre. Mais pour encore combien de temps…

CHRISTELLE LOLLIER-GUILLON

Les femmes fantôme ou hommage à Kunisada

The Torture Garden – du 4 avril au 30 avril
35 Avenue Foch Le Havre

VERNISSAGE : samedi 9 avril à 18h

Horaires
lundi – mardi – mercredi – jeudi – vendredi
9h à 19h
Samedi
9h à 17h

Instagram : Miss_Moon76

Diplômée en 1994 de l ‘école d’Architecture de Normandie, elle suit un cursus plutôt axé sur les Arts Plastiques. L’école proposait des cours de dessin, de sculpture, de vidéo et de photographie. Tournée depuis toujours vers les outils technologiques, elle mélange techniques de peinture traditionnelle, outils informatiques, reprographie et photographies. Artiste numérique depuis 2003, elle expose dans divers lieux du Havre, Rouen et Paris. Depuis 2016, elle s’adonne à la photographie avec son compact Sony, et son hybride Fuji de façon amateur. Son univers est à la fois réaliste, rétro et féérique.

Les femmes fantôme ou hommage à Kunisada

Le monde physique est peuplé de milliers d’esprits. Ces êtres éthérés ne sont pas forcément négatifs et effrayants. Ils peuvent susciter bienveillance et amour. Dans un appartement ancien havrais j’ai imaginé que des femmes fantômes nous livrent leurs secrets intimes, pour renouer avec le monde de l’au – delà, en suscitant questionnement et désir.Des femmes d’un autre temps venant hanter les lieux et posant avec légèreté devant la caméra. Ces femmes ont existé et ne sont plus, mais grâce à la magie de la photo existeront toujours. La mise en scène confronte dans un même lieu, les ombres de ces femmes fantômes, aux lumières d’un appartement contemporain. La matière des images en noir et blanc invite à explorer ces images où désir, amour, érotisme veulent questionner notre âme. 

FRANÇOIS DELAGNES

Voyance et quasi-présence

Galerie La Cymaise – du 1 avril au 30 avril.
1 rue de Montmorency, Le Havre

Horaires
vendredi – samedi
14h à 19h

Site: www.francois-delagnes.fr
Instagram: www.instagram.com/francoisdelagnes

J’ai réalisé mes études aux beaux-arts de Nantes et obtenu le DNSEP en 2002. Après avoir accompagné de nombreux artistes soit en tant qu’assistant ou pour la réalisation d’oeuvres, comme Tadashi Kawamata, James Turrell, Sol Lewitt, bertrand Lavier, Christian Boltanski, j’ai pu intégrer la film-gallery à Paris, une galerie qui présente des artistes qui travaillent l’image argentique sur de la pellicule cinéma de façon expérimentale, comme Hans Richter, Jonas Mekas, Maurice Lemaître … J’utilise la caméra comme un appareil photographique et la pellicule comme une palette où la lumière, les couleurs, les formes, l’espace, le temps dialoguent entre peinture et cinéma.

Voyance et quasi-présence
J’utilise la pellicule cinématographique comme une palette où la lumière, les couleurs, les formes, l’espace et le temps poursuivent un questionnement sur la perception du monde visible et du rapport que j’entretiens avec la peinture. Sur les traces des impressionnistes et des néo-impressionnistes, en allant sur les lieux où ils ont peint, je saisis sur le film, dans un plan quasi fixe, les variations de la lumière, les différenciations des formes et des couleurs, l’évolution de cet ensemble, du jour qui s’étend, de la nuit à la nuit. Le déclenchement image par image de la caméra et la régulation du temps entre chaque prise de vue me permet d’insoler successivement des milliers d’images sur la pellicule super 8. Mais un film n’est pas que la somme de ces images, c’est aussi une forme temporelle. Le sens d’une image dépend donc de celles qui la précèdent sur la pellicule mais aussi de la durée qui les sépare, de l’ellipse qui les assemble et leur succession crée une réalité nouvelle qui n’est pas la simple somme des éléments employés. Le rouleau de film contenu dans une cassette super 8 mesure 15 mètres, je développe la pellicule puis la découpe en 50 bandes de 30 cm ; une fois ces morceaux de pellicule juxtaposés et fixés entre deux plaques de verre, j’obtiens des formats de 30 par 40 centimètres. Sous cette forme l’ensemble du film, des photogrammes devient visible : un glissement où la pellicule et l’écran de projection ne font qu’un, où le film se montre instantanément dans sa globalité pour créer une réalité nouvelle, une autre image, “l’image du film”, soit, l’ensemble des photogrammes qui la compose. Celle qui permet de « voir plus qu’on ne voit ». Car la voyance consiste à voir plus qu’on ne voit, à nous faire voir l’invisible comme « le relief et la profondeur du visible ». Ainsi, elle « nous rend présent ce qui est absent », non pas en se bornant à présentifier celui-ci, mais en créant une présence particulière, une nouvelle image, qui, en tant que telle, n’avait jamais été présente auparavant sur le lieu où les images ont été filmées.

MICHEL BRETON

Le Havre, année 2250

Cité Numérique – du 1 avril au 30 avril.
20 Quai Frissard, Le Havre
Horaires
lundi – mardi – mercredi – jeudi – vendredi
9h à 18h

Mon nom est michel BRETON, j’ai une vie riche et pleine de rebondissements. Après des études de géologie, j’ai été tour à tour ingénieur commercial dans le BTP puis responsable des études géologiques d’un bureau d’étude en environnement. J’ai en 2000 découvert la réalisation d’images 3D dans le cadre de mon travail. C’est devenu une passion. Mon patron de l’époque m’a confié la création et la direction d’un département infographie. Ensuite, en 2010, j’ai créé ma propre société tout en construisant ma maison en bois. Car la démarche écologique ou éco responsable est réellement primordiale dans ma vie. Enfin depuis 2017, je suis Maître-Nageur Sauveteur à la Ville du Havre.

Le Havre, année 2250

L’eau et l’écologie. Voilà les deux thèmes de cette exposition. Il s’agit d’un bond dans le futur. Nous sommes en 2250 et, conséquence du réchauffement climatique le niveau des eaux a atteint une surcote de 8m. De nombreux bâtiments emblématiques du Havre sont sous les eaux, ou les pieds dans l’eau. Par ces vues, j’attire l’attention des habitants de la planète sur les risques du dérèglement climatique. C’est également une déclaration d’amour à cette ville que j’aime et qui vivra à tout jamais…

Anna SAVILEPPÄ

GERTRUDE

L’Espace Claude Monet – Ateliers de Sainte-Adresse du 2 avril au 8 avril et du 26 avril au 7 mai
18 Rue Reine Elisabeth, Sainte-Adresse

Horaires
mardi – mercredi – jeudi – vendredi – samedi
14h à 18h


Site : http://www.annasavileppa.com/

Anna Savileppä vit et travaille vit et travaille à Helsinki. Après des études en sciences politique (une maîtrise en sciences sociales, langue et culture française) à l’Université d’Helsinki, elle se forme en arts visuels (photographe, peinture, dessin, arts visuels numériques) à l’Université Aalto / ARTS / formation continue. Elle complète sa formation en photographie par les stages de la photographie en France et par la formation en photographie (Art & Design) à l ́Université de Laponie à Helsinki. Depuis 2021 elle travaille sur le projet « Gertrude », une histoire d’une jeune fille juive en 1942 à Paris. Les arts visuels et la photographie ont aussi été au centre de ses intérêts dans son travail de consultant. Elle utilise des méthodes basées sur les arts visuels (photographie, peinture) dans son travail en ressources humaines (RH), la diversité & l ́inclusion dans son entreprise Diversa Consulting (www. diversa.fi). Ella a travaillé auparavant pour le Fonds des Nations Unies pour la population (UNFPA) au Maroc.

GERTRUDE
Le projet photographique, Gertrude est une étude photographique de la réalité qui est venue à Gertrude Monderer, une jeune fille juive pendant l’occupation nazie de la France en 1942, la période la plus dramatique de l’histoire européenne. L’interprétation photographique décrit le moment critique de la vie de Gertrude pendant la grande rafle des Juifs, les 16 et 17 juillet 1942 à Paris. Gertrude Monderer était née le 7 avril 1923 à Vienne. Elle était venue avec sa famille à Paris en 1937 pour vivre chez leur oncle dans un appartement du Marais, 34 rue de Turenne. En juillet 1942 pendant la rafle la police française est venue vers 5 heures du matin à la rue de Turenne pour chercher les familles juives, aussi Gertrude et sa famille. On voyait encore la lune qui se couchait dans l’aube du jour. La rue de Turenne était noire de monde, des familles qui étaient poussées dehors, des petits qui pleuraient, de valises éventrées sur les trottoirs, des bus dans l’attente et des policiers qui criaient. Les premières lueurs du soleil touchaient le visage de Gertrude, quand on faisait la monter dans un bus bondé. Gertrude commençait le voyage tragique, qu’elle n’avait pas la moindre idée. Gertrude était déportée d’abord au Vélodrome d’Hiv, puis au camp d’internement de Drancy, d’où elle était déportée par le convoi numéro 13 à destination d ́ Auschwitz-Birkenau. Elle, à 19 ans, y est décédée le 30 juillet 1942. Après la rafle les gens vidaient les appartements des déportés transportant les meubles, des vêtements, de la vaisselle. Des restes de vie étaient çà et là, des visages des centaines de photographies emportés par les égouts. Le destin de Gertrude était fatal. Son histoire fait partie du passé, mais notre société et nous sommes toujours formés par le passé. Les traces du temps ont toujours une présence en nous, dans notre culture, dans notre environ quotidien. L’histoire de Gertrude est toujours actuelle, surtout maintenant que l’antisémitisme est en hausse partout en Europe. Le destin de Gertrude était individuel, mais il reflète aussi l’histoire des structures socioculturelles et politiques de l’Europe.

FREDERIC BETSCH

Un été de Canadairs 

Galerie Agnès Szaboova – du 1 avril au 30 avril.
87 Rue Emile Zola, Le Havre

Horaires
mercredi – jeudi – vendredi – samedi
10h à 12h30 et14h 30 à 19h

dimanche
13h30 à 19h

Site: http://www.mirabelles-editions.eu/
Instagram: https://www.instagram.com/fred_betsch/

Frédéric Betsch est un auteur photographe né à Paris en 1964. Depuis 30 ans, il développe son regard sur le monde et travaille sa sensibilité artistique. Passionné d’architecture, Frédéric collabore aussi régulièrement avec des artistes contemporains pour des projets communs pour le théâtre, la peinture, la mode, la
musique et la danse et anime également des ateliers pratiques destinés aux photographes débutants. Il préfère cependant partir en billebaude, l’esprit libre, à la recherche du cliché d’un regard, d’un instant ou d’une perspective qui le fera vibrer.


UN ÉTÉ DE CANADAIRS, Chronique Sentimentale

L’absence
Des mots et des images
Chronique d’une pause estivale
Notre histoire commence en Juillet
Mais poursuivis par nos obligations
Nous avons dû nous éloigner
L’un de l ’autre tout l ’été
Les mots et les images
Laissés par son absence
Chronique d’une pause estivale
La canicule frappe fort
Alors comme seul remède
J’écoute Bertrand Belin
Chanter Un été de Canadairs

CHARLES DUTOT

Light by light

ART HOTEL – du 1 avril au 30 avril.
147 rue Louis Brindeau, Le Havre
Horaires
lundi – mardi – mercredi – jeudi – vendredi – samedi – dimanche
10h à 12h30 et14h 30 à 19h

Site : www.charlesdutot.com

Instagram : www.instagram.com/charles_dutot/

Charles DUTOT est un artiste photographe indépendant, né à Fécamp en 1977.
Diplômé de l’Ecole de Photographie E.F.E.T. à Paris, en juin 2000, il remporte le Prix photo 21 Talents pour le XXIème siècle de la Fondation Lagardère, la même année. Il commence sa carrière en tant que photographe officiel de la Fédération Française de Tennis pendant 15 ans, pour Roland Garros et pour l’équipe de France de Coupe Davis. Spécialisé dans la photographie de plateau, il collabore avec France télévision, TF1 et Radio France. Il officiera entre autres pour le cinéma sur le tournage du film Le Havre d’Aki Kaurismaki. Parmi ses autres spécialités, la musique et le portrait tiennent une place importante dans son travail. C’est par ce biais qu’il tisse des liens privilégiés avec CharlElie Couture ou encore Little Bob depuis plus de 20 ans. Fin 2019, il offre son œil artistique lors d’une carte blanche donnée par la Chambre des métiers de Seine Maritime où il valorise la jeunesse et les métiers de l’artisanat. Ce travail donne lieu à une exposition itinérante en France pour la promotion de l’apprentissage.

Light by Light

Charles DUTOT est fasciné depuis toujours par « l’art de l’Urbain », par les formes, la matière et les lumières de la ville, par la nuit. Par la découverte, l’exploration, l’inattendu, l’aboutissement mais aussi l’erreur, qui permet la remise en question et ouvre un nouveau champ des possibles, il fait corps avec un univers nocturne qui donne à voir l’espace de façon différente. Souvent la présence de l’humain a disparu et il se retrouve seul face à un « décor urbain » qu’il étudie et interprète, avec cette sensation d’être un explorateur qui vient découvrir, capter des scènes éphémères, des séquences uniques qui traduisent les mystères de la nuit que nous n’avons pas l’habitude de voir. Il aime photographier en lumière naturelle, afin de préserver l’ambiance et de rester fidèle à la réalité et à son sujet. Il renonce de ce fait à employer des procédés techniques, tels que le recadrage ou la retouche d’images. L’esthétique du « zapping », son « empreinte photographique », est exemplaire d’un état à un moment donné. Ses photos approfondissent le sens, le rôle des signes urbains, des lumières, des formes et des symboles qui nous entourent. Elles s’imposent le plus souvent de manières frontales, fragmentaires, réduites à leur plus simple expression. Ses photos traduisent la poésie, le rêve, l’insinuation, le murmure, le chuchotement, mais aussi l’esprit subversif de la ville la nuit. Elles interpellent le spectateur sur la réalité de ce qu’il voit, l’emmenant ainsi en « ballade » avec lui dans son univers. C’est alors qu’il devient acteur, en partageant cette « expérience photographique ». Charles DUTOT privilégie le rapport « couleur-composition », et s’attache à capter les traces de l’humain dans la ville déserte, « la vie » dans la matière. La nuit n’est qu’une illusion de plus, mais bien réelle. C’est un « espace-temps et lumières », qui n’a pas d’heure. Son art s’inspire d’une dimension proprement existentielle qu’il universalise.

NICOLAS WILMOUTH

HAÏKUS 

Agnès Szaboova Gallery – du 1 avril au 30 avril.
87 Rue Emile Zola
Le Havre

Horaires
mercredi – jeudi – vendredi – samedi
10h à 12h30 et14h 30 à 19h
dimanche
13H30 à 19h

Histoire à trois acteurs, narration surréaliste d’une rencontre improbable d’éléments… Le faisan tutoie le vent qui s’en prend au diamant à ses pieds… Quand la minérale précieuse se fout des volailles et que le mistral cherche un maître, Nicolas Wilmouth propose un théâtre en 3 actes, absurde et mystérieux, où le cabinet de curiosité cherche une porte, sa clé et son adresse. Symbolisme et flute de pan vont moudre les mythes dans un estomac de porc à marée basse.

NADÈGE HERAUD

ZONE SENSIBLE

L’Espace Claude Monet – Ateliers de Sainte-Adresse du 2 avril au 8 avril et du 26 avril au 7 mai
18 Rue Reine Elisabeth, Sainte-Adresse

Horaires
mardi – mercredi – jeudi – vendredi – samedi
14h à 18h

Site : www.nadegeheraud.fr

Plasticienne de formation, j’ai pratiqué les arts verriers pendant près d’une quinzaine d’années sur
Chartres, puis sur Tours, une page que je tourne pour réinvestir le support photographique. Plus
qu’une envie passagère, je traverse le cadre associatif pour ensuite intégrer pendant un an une école
parisienne. J’explore et j’enrichis mon rapport à la photographie au travers de ma passion immodérée
pour les livres de photographe et je poursuis mon désir de varier les projets en donnant naissance au
collectif Sixième sens. Actuellement investie dans la mise en place des Journées de la photographie à Nantes sous la direction du Centre Claude Cahun, j’étoffe en parallèle le projet « Mémoires croisées » avec le collectif Sixième sens, un travail qui associe nos regards sur l’enfance et la mémoire.

ZONE SENSIBLE
Depuis la fin des années 60, le petit village de Saint Laurent des Eaux dans le Loir et Cher, voit
s’imposer dans le paysage, ses deux premiers réacteurs nucléaires. Les deux autres verront le jour
pendant ma première année de vie, en 1976.
Ma maison voyait se dresser les sœurs jumelles. L’écume silencieuse du ciel, si particulière, cachait un
mal que je ne pouvais ni sentir, ni comprendre. Il en sera ainsi jusqu’au drame de Tchernobyl, qui
éveillera ma conscience à la hauteur de ce qu’elles représentent…
« Elles », ce sont ces tours, que j’associe par projection à des figures féminines et qui prennent part
à ma généalogie. Elles sont devenues, par la force des choses, un élément familier transgénérationnel.
Ma grand-mère et ma mère les auront vues sortir de terre comme on accouche d’une chimère. Ma fille et
moi-même en serons les héritières.
Le site appartient à ce que l’on appelle une ZDHS, une zone de défense hautement sensible. Pour moi
cette zone sensible, révèle la portée émotionnelle qui résulte d’une telle promiscuité.
Les inquiétantes structures métalliques qui habillaient chaque jour ma campagne ont conditionné mon
regard, au point qu’elles font partie intégrante de mes souvenirs d’enfance. Entre sentiment anxiogène
et point de vue nostalgique, ma représentation mnésique flotte en zone grise.
Les centrales ont dessiné mon paysage. Celui dans lequel j’ai grandi et celui de l’intérieur.